Nous sommes ce que nous mangeons

Jane GoodallJane Goodall, né en 1934 à Londres est une célèbre primatologue et éthologue britannique. En 1960 elle est la première personne à avoir observé et documenté l’utilisation par un chimpanzé d’un outil pour se nourrir.

 

nous sommes ce que nous mangeonsDans son livre Nous sommes ce que nous mangeons, elle commence par rappeler l’historique des liens entre hommes et animaux et précise que les végétaux constituaient l’essentiel de l’alimentation des premiers humains même si le fait qu’ils n’aient pas eu de nourriture spécialisée leur a permis de s’adapter à toutes sortes de milieux.

Elle établit un atlas mondial résumé des cultures culinaires, des liens entre repas et fêtes et des symboles attachés à l’alimentation. Ainsi on y apprend que lorsqu’ils célèbrent un événement heureux :

« Les Indiens distribuent des bonbons sucrés pour éviter que les langues ne deviennent envieuses. »

A propos du faste et du raffinement des mets de banquets officiels auxquels elle a été conviée à Taïwan, elle écrit :

« Il ne faut pas se presser durant ces repas mais savourer chaque bouchée, ce qui devrait toujours être le cas si l’on honore les aliments qui nous nourrissent. »

Elle consacre aussi deux pages à la géophagie qui est le fait de manger de la terre. Cette pratique est quasi quotidienne des chimpanzés et régulière de nombreuses femmes africaines. Elle était recensée aux États-Unis jusque dans les années 1980. Je me demande si cette pratique qui nous semble si surprenante pourrait avoir un lien avec la vitamine B12 qui serait aujourd’hui absente de la majorité de nos légumes accusés d’être « trop lavés » et dont les végétaliens doivent se supplémenter.

Jane Goodall raconte également la très émouvante scène contemporaine d’un bison qui s’offre en sacrifice à des indiens Washos dans la vallée de la rivière Nevada. Non seulement, le bison s’offre volontairement aux hommes et le fait par amour mais il le fait en plus après avoir volontairement remplacé, avec l’aide d’autres membres du troupeau, un jeune bison qui s’était porté volontaire le premier.

Datsolali

Datsolali, vannière washo. Photo de Edward S. Curtis, 1924 – Ce n’est pas le sujet du livre de Jane Goodall mais je n’ai pas pu m’empêcher 🙂


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Le livre se poursuit avec un tableau des côtés les plus sombres de l’histoire de l’agriculture moderne et de l’agro-industrie.

Jane Goodall dénonce l’emploi massif des pesticides et des engrais chimiques. Elle condamne les OGM et cite les chiffres effarants des États-Unis :

« Les Etats-Unis sont le premier producteur mondial d’aliments génétiquement modifiés : 81% de leur soja, 40% de leurs céréales, 73% de leur colza, 73% de leur coton sont obtenus grâce aux technologies génétiques. »

« Les substances de soja génétiquement modifié et abondamment aspergé d’herbicides se cachent dans plus de 60% des aliments transformés aux USA. On le retrouve dans l’huile de soja, la farine de soja, la lécithine, les protéines en poudre et les vitamines E. »

Jane Goodall rappelle les contaminations des champs non OGM par des OGM et la pratique scandaleuse de Monsanto qui demande des dédommagements pour l’usage supposé de ses semences génétiquement modifiées aux agriculteurs dont les champs ont été contaminés accidentellement ! Et en ce qui concerne le colza OGM, la contamination par pollinisation croisée d’autres plantes de la même famille des Brassicacées a déjà eu lieu : c’est le cas des radis et des choux-fleurs. Contrairement à ce que leurs promoteurs avancent, les OGM ne constituent pas une solution à la faim dans le monde :

« Ce dont nous avons besoin, c’est de paix, de gestion humanitaire, de compréhension et de compassion et non pas de technologies plus nombreuses. »

Il existe des OGM résistants aux pesticides et d’autres produisant leur propre pesticide. Remarque de bon sens de Jane Goodall : on peut condamner l’usage excessif des pesticides mais rincer son fruit et le peler pour ne pas les absorber. Chose impossible avec un OGM qui en contient dans chacune de ses cellules.

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 Jane Goodall condamne l’élevage industriel et la cruauté des abattoirs. Dans sa préface de l’édition française, elle s’adresse aux français producteurs et consommateurs de foie-gras. La misère des volailles, le calvaire des cochons, la souffrance des boeufs, le malheur des vaches laitières et des veaux. Un triste sort qu’on leur inflige jusqu’à ce qu’ils finissent à l’abattoir. Elle souligne que dans ces lieux les inspecteurs n’ont pas toujours accès aux périmètres « où ils pourraient observer les infractions [et que l]eur travail consiste essentiellement à contrôler les animaux qui viennent d’être abattus pour déterminer une éventuelle contamination fécale qui dérogerait à la loi. »

Au delà de l’éthique animale, l’élevage représente une menace pour la santé humaine : e. coli, propagation de bactéries et virus. Jane Goodall aborde aussi la problématique des hormones, largement utilisées aux États-Unis et provoquant des infection des mamelles. Aux États-Unis, la concentration de cellules de pus autorisées dans le lait est environ deux fois supérieure à la moyenne internationale. Aux États-Unis encore, l’hormone de croissance génétiquement modifiée (rBGH) est autorisée alors qu’elle est interdite dans la plupart des pays industrialisés (dont l’Union Européenne). Selon Jane Goodall, l’injection régulière d’hormones de croissance pourrait être à l’origine de l’avancement de la puberté chez les filles ainsi que de la baisse de production séminale chez les hommes.

« S’occuper de poulets est listé aux Etats-Unis comme l’une des tâches les plus dangereuses en raison des émanations toxiques des déchets, sans compter les blessures que les animaux terrorisés infligent aux ouvriers. La résistance aux antibiotiques est à l’origine de toute une série de risques menaçants ces ouvriers qui sont le plus souvent des émigrés sous-payés, ignorants de leurs droits et trop pauvres pour accéder à l’assurance maladie. »

Enfin, l’élevage produit des quantités démesurées de déjections, nuisibles pour l’environnement.

« Un élevage de 40.000 porcs produit autant d’eaux usées qu’une collectivité de 160.000 personnes. »

« On trouve dans le golfe du Mexique une vaste zone morte causée par les déchets animaux rejetés par les élevages intensifs. En 2002, elle représentait environ 22.000 kilomètres carrés, ce qui équivaut à peu près à la superficie de l’État d’Israël. »

« Entre 25 et 75% des antibiotiques donnés aux animaux d’élevage sont rejetés dans les urines et les excréments, ce qui accroît le risque de voir des bactéries leur devenir résistantes. Une étude a même montré que 2,1% des bactéries naturellement présentes dans la terre d’un champ résistaient aux antibiotiques utilisés dans un élevage situé deux kilomètres plus loin. »

Par ailleurs, Jane Goodall s’alarme du pillage des océans. Elle explique aussi les dangers de l’aquaculture et notamment de l’élevage de crevettes, à l’origine au Vietnam de spoliations illégales de terres, entraînant le travail des enfants sans compter les dommages à l’environnement.

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Face à ce sombre tableau, Jane Goodall présente une consommation responsable de produits bio et locaux comme une solution. Pour aider les animaux d’élevage à mieux vivre, on peut choisir les paysans que l’on soutient. Acheter des produits directement à des producteurs dont on connaît et approuve les méthodes, c’est les cautionner.

Et pour aller plus loin, Jane Goodall présente le végétarisme comme une solution. Elle partage son cheminement personnel et sa décision de ne plus manger de viande après avoir lu Animal Liberation de Peter Singer. Son point de vue est également le mien : quand on découvre l’horreur des élevages en batterie et des abattoirs, on ne peut plus manger les produits qui en viennent. Et lorsqu’on les abandonne, on se sent mieux physiquement, plus léger. Je confirme et ajoute que cette allégement est aussi moral. Le mieux-être suite à l’abandon de la viande, Jane Goodall l’attribue à l’économie de l’énergie qui était auparavant utilisée pour se débarrasser des toxines contenues dans la viande. Pour ma part, je suppose aussi que l’on dépense moins d’énergie en assimilant directement les acides aminés des produits végétaux que lorsque l’on digère les protéines animales en les dégradant en acides aminés.

Jane Goodall rappelle que les humains ont comme les herbivores des intestins longs pour tirer les nutriments des matières végétales qu’ils mangent tandis que les carnivores ont des intestins courts pour se débarrasser rapidement de la partie non digestible de la nourriture afin d’éviter qu’elle ne pourrisse dans leur système digestif.

Au delà de l’incompatibilité physiologique, Jane Goodall rappelle l’aberration écologique de la production de produits animaux :

 « On estime à un tiers, voire à la moitié, la part des récoltes mondiales servant à nourrir des animaux qui seront mangés par l’homme. Aux Etats-Unis, 56% des terres agricoles servent à faire pousser de la nourriture pour le bétail. Tant d’animaux sont mangés en Europe, au Japon et dans le reste des pays développés qu’il est impossible à chacun de ces pays de produire assez de nourriture. Le fourrage et les graines qui servent à nourrir les animaux dont la viande est consommée en Europe exigent une surface de culture sept fois supérieure à l’Union Européenne. »

Par ailleurs Jane Goodall condamne le principe des supermarchés et les mirages qu’ils entretiennent, notamment l’aberration des produits hors saison et des kilomètres parcourus par la nourriture :

« Chaque calorie d’énergie des aliments standard de supermarché ayant effectué un long voyage a déjà brûlé près de dix calories d’énergies fossiles avant même d’arriver dans notre assiette. »

Si j’approuve complètement l’engagement de Jane Goodall en faveur du végétarisme, je regrette qu’elle n’évoque ni la qualité nutritionnelle supérieure des aliments complets ni les avantages de la consommation d’aliments crus, ni les bénéfices des consommation de légumes et pousses verts, sujet sur lequel ses connaissances de primatologue seraient certainement intéressantes. Mais sans doute avant d’aller si loin faut-il secouer et réveiller les foules.

De plus, j’aurais personnellement du mal à me faire à la tristesse de ses menus faits de toasts, Marmite, légumes vapeur, œufs brouillés, café, vin, whisky. Contrairement à la monotonie de ses plats, j’aime à louer la générosité du monde végétal : fruits, légumes, céréales, légumineuses de toute sortes, algues. Une mise en valeur de la diversité et de la richesse de ces saveurs me semble plus apte à convaincre un français que le régime d’hôpital (oserai-je écrire « anglais ») de Jane Goodall. Mis à part ses penchants pour ses doses d’alcool quotidiennes absorbées en communion avec les membres de sa famille qui font de même à la même heure où qu’ils soient dans le monde, sa sobriété s’explique certainement par ses souvenirs d’enfance dans l’Angleterre en guerre puis dans les années de restriction qui suivirent. Face à une consommation de masse, le végétarisme d’aujourd’hui tend à être abondant et créatif. C’est du moins mon penchant, pour convaincre sans donner l’image d’un régime triste. Mais je reste malgré tout convaincu que quelque soit notre régime, nous mangeons trop ou bien plus que nous n’en avons besoin.

Elle dénonce le fait que l’alimentation mondiale soit détenue par de grands groupes tentaculaires, tels General Mills, M&M-Mars, Heinz, Coca-Cola, Kellog et Unilver. A sa liste manque Nestlé…

Jane Goodall rappelle également que l’agriculture bio présente elle aussi de multiples facettes et qu’il vaut mieux encourager le producteur de sa région qui préserve son écosystème aux produits bio issus d’immenses exploitations en monoculture intensive et ayant parcouru des centaines voire des milliers de kilomètres.

Selon Jane Goodall, manger local est gage de bonne santé. Elle prend pour exemple les Masaïs dont le régime est essentiellement à base de lait et de viande. 66% de leurs calories proviennent de graisses saturées et cette proportion étonnamment élevée devrait être à l’origine de maladies telles que diabète et problèmes cardio-vasculaires dont ils ne souffrent pas, peut-être en raison de leur consommation d’une plante sauvage indigène riche en anti-oxydants.

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DSC_0045Jane Goodall consacre un chapitre entier à l’alimentation des enfants. On y apprend des choses effarantes, comme le fait qu’aux Etats-Unis le marché des cantines soit fréquemment attribué à des géants de la malbouffe comme McDonald’s et Coca-Cola ! Ou encore le répugnant menu des écoliers britanniques, fait de croquettes d’une substance appellée dinde accompagné de frites… Scandaleux par sa nature mais aussi par le montant alloué : 37 pence seulement (soit quelque 55 cents en euros).

Mais Jane Goodall  partage aussi de belles expériences, telle ces parents américains qui se sont regroupés pour acheter un parking jouxtant une école et le transformer en jardin. Les enfants apprennent à prendre soin du jardin, à préparer les repas et même à se tenir correctement à table.

De ce chapitre, on peut retenir quelques bonnes idées. Ainsi, pour réduire les coûts et passer à des produits bios, frais et locaux, des écoles américaines ont réduit les desserts. Et à travers le monde, de plus en plus d’établissement offrent des plats végétariens.

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Puis Jane Goodall parle obésité et cite des chiffres effarants :

« 300 millions de personnes au moins sont concernées. Au Royaume-Uni, plus de 66% de la population adulte est considérée comme obèse (une femme sur trois et un homme sur quatre). Selon l’Association américaine contre l’obésité, chaque année, aux Etats-Unis, l’obésité engendre 100 millions de dollars de dépenses de santé et coûte la vie à 300.000 personnes. Quant à la surcharge pondérale des passagers des compagnies aériennes, elle entraîne une consommation de kérosène nettement supérieure à celle des années 1980. »

« Au Royaume-Uni, 8,5% des enfants âgés de six ans sont obèses ; chez les adolescents âgés de quinze ans, cette part atteint 15%. Aux Etats-Unis, le taux d’obésité enfantine augmente de 20% par an. 16% des enfants et adolescents américains souffrent de surcharge pondérale. »

Jane Goodall explique l’obésité par notre nature animale : l’animal mange la nourriture qui est à sa disposition. Le carnivore n’est jamais assuré d’attraper une proie chaque jour et ceux qui se nourrissent d’aliments de nature végétale doivent les consommer dans la brève période où ils sont mûrs, les défendant contre les autres consommateurs.

Par ailleurs, Jane Goodall cite des exemples établissant le lien entre sucres transformés et violence.

Ensuite, Jane Goodall rappelle cette triste réalité flagrante de l’inégalité de la répartition des richesses à l’échelle de la planète :

« Plus de un milliard d’êtres humains parmi les plus pauvres de ce monde souffrent de malnutrition et meurent parfois de faim. En même temps, dans les pays aisés, on estime à un milliard le nombre de personnes susceptibles de développer une maladie et même d’en mourir pour avoir consommé des quantités trop élevées d’une nourriture inappropriée. »

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2013-08-14 (30)Dans son chapitre consacré à l’eau, la primatologue informe le lecteur que « les chimpanzés ne se lavent jamais les cheveux », information à mettre en avant par les adeptes du no-poo :-). Elle condamne le scandaleux gaspillage que représente la consommation d’eau en bouteille :

« Il faut 17,5 kilos d’eau pour obtenir un kilo de PET. Au bout du compte, il faut plus d’eau pour fabriquer les bouteilles en PET qu’on n’en met dedans. »

« Aux États-Unis, l’Institut du recyclage a annoncé qu’en 2002, sur les 14 milliards de bouteilles d’eau vendues, seulement 10% étaient recyclées – la part astronomique de 90% finissait à la poubelle, c’est-à-dire 12,6 millilards de bouteilles de plastique supplémentaires pour les décharges ; lesquelles bouteilles contenaient une eau qui n’était pas plus pure que l’eau du robinet. »

« Au Royaume-Uni, on a découvert que certaines eaux en bouteille avaient parcouru plus de 10.000 kilomètres. »

Elle ne parle pas de la France alors j’ai cherché et trouvé ceci :

  • selon l’ADEME, le poids moyen des bouteilles d’eau plate de 1,5 L est passé de 45,5 g en 1994 à 33 g en 2009 ;
  • selon l’ADEME, en France en 2003, 5 milliards de bouteilles ont été consommées, produisant 170.000 tonnes d’emballage en PET auquel il faut rajouter les films de regroupement.
  • selon l’ADEME, en France, la moitié des bouteilles sont recyclées. Soyons optimistes et supposons qu’aujourd’hui le taux de recyclage est monté à 60%. Cela fait 68.000 tonnes de PET qui finissent chaque année en incinération ou en décharge (je doute que le marché des vestes en tissu polaire issu de bouteilles recyclées parviennent à avaler cette quantité).

Mais surtout, j’ai été personnellement choquée de voir de l’eau Evian… en Chine.

Plus loin, Jane Goodall s’insurge contre la privatisation du secteur de l’eau, y compris en France :

« Lorsque le secteur de l’eau a été privatisé en France, les factures ont augmenté de 150% pour les particuliers en l’espace de quelques années. […] Un ancien directeur de Suez s’était prononcé ainsi : « Nous sommes là pour gagner de l’argent. Tôt ou tard, une entreprise qui investit rentre dans ses frais, ce qui veut dire que les clients doivent en assurer le coût. »

Et son tableau d’équivalence de production alimentaire en eau parle de lui-même en faveur d’une alimentation végétale :

Litres d’eau nécessaires à la production de 1 kilo de nourriture (selon les méthodes agricoles courantes) :

Bœuf :                   99.924
Poulet :                    3.482
Soja :                        2.006
Riz :                          1.911
Maïs :                       1.400
Sorgho :                    1.097
Luzerne :                     889
Blé :                              889
Pommes de terre :     492

 

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J’ai regretté quelques petits points dans cet ouvrage. Notamment que les efforts de nombreux agriculteurs non bio pour préserver leurs sols, réduire leur consommation d’engrais et autres produits chimiques ne soient pas évoqués. Ils ne sont pas forcément de « petits producteurs » mais ils réfléchissent pour faire au mieux. Ils limitent l’utilisation de produits phytosanitaires à l’extrême, couvrent leurs sols toute l’année, cessent le labours notamment.

J’ai aussi noté quelques amalgames. Par exemple, je ne vois pas en quoi on peut accuser l’agriculture de la contamination des orques par les PCB, l’utilisation principale que je connaisse de ces produits rémanents étant les isolants électriques pour les transformateurs.

Certains faits relatés concernent essentiellement les États-Unis sans que cela soit précisé. Ainsi, la vie des bœufs d’élevage « parqués dans des enclos minuscules, couverts de boue et d’excréments, exposés en plein soleil, sans le moindre abri pour se protéger du froid ou de la chaleur » est plus celle d’un bœuf américain que d’un bœuf français. Quoi que les bœufs soient bien souvent parqués en France ou en Italie, mais du moins à l’abri du soleil.

Lorsque Jane Goodall écrit que « le fumier liquide suinte directement dans la nappe phréatique, les puits et les cours d’eau », ceci concerne encore les États-Unis. En France, les agriculteurs ont obligation de construire des fosses de stockage en béton et les conditions d’épandage sont strictement encadrées.

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Ceci étant dit, j’ai vivement apprécié que l’auteur émaille son ouvrage de rubriques « ce que que vous pouvez faire », donnant des idées pour que chacun se sente concerné et acteur. C’est en effet par nous que les choses évolueront.

J’ai aimé ce livre aussi parce que l’auteur a su mettre en valeur des personnes engagées pour la production d’aliments bons pour la santé, l’environnement et un meilleur traitement des animaux tels :

Percy Schmeriser

Percy Schmeiser

Percy Schmeiser, un agriculteur canadien qui se bat contre Monsanto.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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John Mackey

John Mackey, créateur et directeur de la chaîne de distribution américaine Whole Foods. Il s’est battu pour que la viande vendue dans ses magasins proviennent d’animaux traités avec respect et il est devenu végétalien.

 

 

 

 

 

 

 

Robert Byrd, sénateur américain. Le 9 juillet 2001, il a tenu un discours choc au Sénat pour condamner la cruauté envers les animaux d’élevage. Deux brefs extraits :

« Dans une société civilisée, la vie doit être respectée et traitée avec humanité. »

« Dieu a voulu que l’homme domine la terre. Nous ne sommes que les administrateurs de sa planète. Nous ne devons pas faillir à notre mission divine. Faisons tout pour être de bons administrateurs et ne souillons pas les créatures de Dieu ou nous-mêmes en tolérant cette cruauté inutile, abjecte et repoussante. »

D’autres positions de Robert Byrd sont controversées d’après Wikipédia. Retenons les déclarations positives.

Citons encore les docteurs Hubacec et Kromer, inventeur de Sipin, une matière permettant le stockage de l’eau au pied des plants qui ne veulent pas vendre leur invention mais simplement aider les gens. Je n’as trouvé trace sur la toile de cette invention.

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En résumé, ce livre est extrêmement complet et enrichissant pour toute personne commençant à s’intéresser aux problématiques de production agricole, d’élevage et d’alimentation en lien avec la protection de l’environnement.

Pour les personnes plus avancées, il reste fort agréable à lire et enrichissant de part sa variété et la richesse de l’expérience de cette grande dame qui voyage à travers le monde et rencontre toute sorte de gens. Saluons-la de tout cœur, pour cet ouvrage mais aussi pour l’œuvre de toute sa vie !

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A l’issue de cette lecture, j’ai envie de lire :

  • Animal Liberation de Peter Singer

et de voir :

  • La Cité de la joie de Dominique Lapierre
  • Percy Schmeiser – David contre Monsanto de Bertram Verhaag

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Nous sommes ce que nous mangeons. Jane Goodall, Gary McAvoy, Gail Hudson. 2008. Editions Actes Sud. Paris. 379 pp.
Titre original : Harvest for Hope
Institut jane Goodall France : http://www.janegoodall.fr/