Au pied d’une centrale
D’un seul coup, elle se présenta à moi. Énorme. Dantesque. Des cheminées, des tuyauteries et des torchères brûlantes partout.
Je m’approchais. Elle ronronnait. Un ronronnement puissant qui semblait sortir du sol et résonner tout autour.
Quelques éoliennes, ridiculement petites et fragiles, agitaient leurs fines pales à toute allure, comme si elles avaient l’espoir vain, par leurs moyens dérisoires, d’égaler la puissance du colosse.
Plus loin, une tour de refroidissement, des tuyauteries, encore et encore. Et les flammes des torchères. Toujours.
L’installation semblait prête à avaler quiconque s’en approcherait.
C’était la centrale de Scholven Gelsenkirchen.
Qu’importe ici que ce soit une centrale thermique.
Qu’importe que ce soit en Allemagne et non en France.
Les questions énergétiques me passionnent mais à ce moment là, ce qui m’impressionnait le plus, c’était qu’il nous faille déployer tant d’efforts, tant d’énergie pour déployer une telle installation, si titanesque, pour satisfaire nos besoins énergétiques, notre soif de confort.
Nous sommes complètement fous.
Faisons notre possible pour éviter d’ouvrir le ventre de la Terre.
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A ce moment de ma réflexion, après avoir pris des photos avec mon appareil chargé à l’énergie nucléaire, je suis remontée dans mon gros diesel avant d’écrire ces lignes sur un portable fonctionnant lui aussi grâce à l’atome…
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C’était la semaine dernière. Cette semaine là, je suis également passée devant la centrale nucléaire de Golfech (je sais, j’en ai fait, des kilomètres avec mon gros diesel…). Vu de l’extérieur, il semble y avoir moins de tuyauteries dans une centrale nucléaire. Tout y est plus « invisible ».
La semaine présente se révèle riche en événements concernant les centrales françaises puisque des militants de Greenpeace ont réussi à s’introduire dans la centrale de Tricastin et que la pose du dôme de l’EPR de Flamanville a fait les gros titres des rédactions s’extasiant devant une grue géante, oubliant que le recours a celle-ci était dû à des retards de chantier et des malfaçons.
J’aime que tu aies illustré ça par l’enfer de Bosch, bonne idée!
Ce matin, j’ai lu cette légende indienne, presque dans le sujet, je te la propose, tu peux l’utiliser dans un article, édifiante:
« Un vieil indien explique à son petit fils qu’il y a en chacun de nous deux loups qui se livrent bataille,
le premier loup représente la sérénité, l’amour et la gentillesse ;
le second loup représente la peur, l’avidité et la haine.
Lequel des deux gagne demande l’enfant ?
Celui que l’on nourrit répond le grand-père »
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Merci pour cette intéressante légende indienne. A méditer.
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