Du Salers au lait de Holstein et des veaux nourris à la poudre de lait

Il y deux ans, dans le Cantal, j’achetais un Salers délicieux à un éleveur qui le produisait lui-même. Après la visite de la fromagerie, d’autres touristes voulaient voir les vaches. N’ayant vu la rentrée des vaches depuis mon enfance, je me suis jointe à elles. L’agriculteur, fort sympathique par ailleurs, nous a prévenues : les vaches n’étaient pas des Salers. Un fromage de Salers doit être fait avec du lait de vaches de la race Salers pour porter la mention « Salers origine ». Dans le cas contraire, il n’y pas d’indication particulière concernant la race des vaches. Nous vîmes donc arriver des Holstein.

Salers

Holstein

Holstein

Les vaches se mirent à patienter en file indienne pour rentrer dans l’étable. Leurs mamelles étaient gonflées à bloc, prêtes à exploser. Des mamelles de plusieurs d’entre elles, le lait s’écoulait déjà sur le bitume. Nul doute qu’elles attendaient l’heure de la traite avec impatience.

Au fond de l’étable se trouvaient des veaux qui n’étaient visiblement pas sortis de la journée, dans un petit enclos. J’ai demandé à l’éleveur ce que mangeaient les veaux.

Réponse : de la poudre de lait ! C’est plus rentable pour l’agriculteur d’acheter de la poudre de lait pour donner à ses veaux et de transformer le lait des mères en fromage. Je ne sais pas si c’est encore le cas mais à une époque, la poudre de lait était fort subventionnée. N’oublions pas que pour donner du lait, il faut qu’une vache donne d’abord naissance à un veau !

Je n’ai rien contre cet agriculteur, fort sympathique, qui nous a ouvert ses portes, aime son métier et était visiblement quelqu’un d’astucieux et entreprenant. En revanche, je refuse ce système absurde !