Lettre aux agriculteurs
A vous qui travaillez dur,
qui ne comptez pas vos heures,
A vous qui après la Seconde Guerre Mondiale avez relevé le défi de nourrir une Europe dévastée,
A vous à qui on a dit de produire et avez produit,
A vous grâce à qui ma génération ne sait pas ce qu’est la famine,
A vous dont la nature est l’outil de travail,
A vous qui êtes des entrepreneurs et prenez bien davantage de risques que la plupart d’entre nous, fonctionnaires et salariés du secteur privé,
A vous qui voulez gagner votre vie,
A vous qui devez avoir, pour réussir, de multiples compétences, de l’agronomie aux machines agricoles, en passant par la sélection génétique et la nutrition animale,
A vous autour de qui tant d’entreprises gravitent, du fournisseur de matériel agricole en passant par la nutrition et la santé animale, les bâtiments, les engrais, les énergies renouvelables, les semences,
A vous qui naviguez dans ce dédale et celui des subventions et des directives,
Je souhaite dire que l’objectif de mon blog, avec ses articles ces jours-ci qui dénoncent ce qui pour moi est une atteinte à la Vie, n’est pas d’accuser mais de révéler.
Parce que nous avons notre part de responsabilités.
Parce que nous avons demandé des produits alimentaires bon marché pour acheter d’autres biens.
Parce que nous cédons aux sirènes du marketing et de la publicité.
Parce que nous avons remis notre alimentation entre les mains de quelques multinationales.
Parce que nous préférons acheter des plats tout prêts plutôt que de prendre le temps de les préparer nous-même.
Parce qu’il y a peu nous cultivions tous la Terre mais que nous nous en sommes éloignés.
Parce que nous sommes souvent incapables de faire pousser quoi que ce soit dans un potager.
Parce que nous nous sommes faits à l’idée d’acheter des produits aseptisés, sans rapport avec les plantes ou les animaux dont ils viennent.
Je souhaite révéler parce que je pense que vous faites ce que les consommateurs demandent et ne ferez plus ce dont les consommateurs ne voudront plus.
Parce que je pense qu’ensemble, nous pouvons imaginer un nouveau système alimentaire, qui puisse nous nourrir sainement tout en protégeant la planète.
Parce que je pense que cela passera notamment par une évolution de notre façon de cultiver, de cuisiner et de manger.
Super, cet article. Très bien!
Je déteste ce genre de com’, mais c’est vraiment ce que j’ai à en dire, c’est spontané.
J’aimeJ’aime
belle façon de dire les choses …les responsabilités sont forcément partagées !!!
J’aimeJ’aime
Oui tout à fait fleurdelis. On accuse souvent l’agriculture et les agriculteurs mais chacun d’entre nous porte sa part de responsabilité. Et si on veut que les choses changent, à nous d’agir ! Au cours de la deuxième moitié du mois de novembre, j’envisage quelques articles qui peuvent sembler très durs vis à vis de l’élevage. Je n’ai pas la même sensibilité que les éleveurs mais espère rester ouverte. Aucun changement ne se fait du jour au lendemain et à nous aussi de porter nos convictions.
J’aimeJ’aime
Pingback: 100 : une étape sur mon blog | De chair et de lait
Cette lettre est très belle et résonne tout particulièrement depuis cette semaine, où il a été confirmé haut et fort, sans ambiguïté, le taux de suicides particulièrement élevé chez les agriculteurs.
Tous les 2 jours, un agriculteur exploitant se suicide en France : chiffre qui résulte d’une étude – la première du genre – menée par l’Institut national de veille sanitaire (INVS).
Tous les 2 jours, un agriculteur se suicide en France, l’horreur qui nous donne raison de dénoncer ces pratiques d’exploitation – de l’être humain et de l’animal -, cette économie globale ! L’étude révèle que les secteurs bovins-lait et bovins-viande sont particulièrement touchés.
Être végétalien c’est, en plus de dénoncer les souffrances animales, prendre en compte les vies des gens derrière le verre de lait ou derrière son bout de viande !
J’aimeJ’aime