Voilà pourquoi je ne suis pas d’accord avec certains opposants à la ferme des mille vaches
La ferme dite « des mille vaches » est un projet dans la Somme qui remonte à 2011. Il est emblématique de l’agrandissement des exploitations laitières en France. Ce projet est le premier dans notre pays mais c’est un modèle largement répandu dans d’autres, notamment les États-Unis, l’Allemagne, la Russie. Il est également révélateur des contradictions de nos politiques.
Mon premier étonnement concernait l’orientation retenue par le gouvernement en novembre 2012. Relayée à l’époque par différents média dont Médiapart que je cite ci-dessous, les positions brillaient d’incohérence :
Selon une source proche du dossier, le Ministère aurait proposé trois scénarios pour que le «projet des 1000 vaches» puisse voir le jour:
– un atelier de 1000 vaches laitières sans unité de méthanisation.
– une unité de méthanisation sans atelier de vaches laitières.
– un atelier de 500 vaches laitières avec unité de méthanisation.
S’agissait-il d’une erreur des journalistes ou des politiques ? Je crains que bon nombre d’entre eux soient incompétents dans le domaine où ils exercent. Si ferme de 1000 vaches il doit y avoir, l’installation de méthanisation devrait être obligatoire. Vu toutes les déjections produites par une vache (une vingtaine de mètres cubes de lisier par an), autant récupérer le méthane qui s’en dégage pour éclairer et chauffer nos foyers et industries plutôt que de le laisser réchauffer le climat. « Une unité de méthanisation sans atelier de vaches laitières »… mais alimentée par quoi alors ? A moins que M. Ramery, l’industriel à l’origine du projet, n’aient d’autres déchets à méthaniser. Son groupe possède en effet une division dédiée au traitement des déchets : Ramery Environnement.
Là sans doute réside l’une des inquiétudes suscitées par ce projet dont on ne sait trop s’il s’agit d’un projet industriel ou agricole. Mais où se situe aujourd’hui la frontière entre agriculture et industrie ? Ceci est une question à laquelle je reviendrai un peu plus loin.
En ce qui concerne l’autorisation d’exploiter de la surnommée « ferme des mille vaches », c’est finalement le « bon sens » qui a prévalu puisqu’en mars 2013, la préfecture de la Somme a restreint le projet à 500 vaches avec installation de méthanisation.
Le 23 janvier 2014, l’État demande à son promoteur, Michel Ramery, de démolir les bâtiments excédant la taille autorisée par le permis de construire. Cela me semble tout à fait logique et je suis surprise qu’on puisse se permettre de construire un bâtiment sans en avoir l’autorisation, surtout quand le projet suscite autant de polémiques.
Les réactions des politiques ne m’ont pas non plus semblé bien logique. Bien sûr, ce ne sont que des citations que j’ai lues ici mais elles m’ont effarée.
Je cite :
José Bové : « L’Europe a besoin de fermes, pas de fermes-usines ! »
Karima Delli, députée européenne EELV : « Ce projet est le symbole de la dérive d’une agro-industrie productiviste qui sacrifie sur l’autel des profits le bien-être animal, l’emploi des agriculteurs, la santé des riverains et la protection de l’environnement ».
Premièrement, la ferme des mille vaches n’étant autorisée que pour 500 vaches, elle devrait être nommée « ferme des 500 vaches » et non « ferme des mille vaches ».
Or, des fermes de cent vaches, il y en a pléthore en France. Je n’ai pas de chiffre sous la main, mais j’en vois régulièrement. Si vous habitez à la campagne, il y a de fortes chances qu’il y en ait une près de chez vous. A cent vaches, il est probable que celles-ci pâturent de temps à autre à la belle saison… quoi que les Holstein, que je considère comme des chimères, ne soient plus vraiment enclines à sortir.
Ce sont des animaux issus de sélection génétique, non pas pour se balader et être agiles sur leurs pattes mais pour produire le maximum de lait. Un éleveur me confiait un jour qu’il a le plus grand mal à sortir ses vaches (des Holstein, comme par hasard). Je le cite :
« Autrefois, la corvée, c’était de rentrer les vaches. Aujourd’hui, c’est de les sortir. »
A tel point qu’il est obligé de leur emmener de l’herbe dans leur bâtiment car elles ne veulent pas sortir.
Je suis également entrée dans une ferme de 300 vaches. Là, les vaches ne sortaient pas. Mais encore une fois, je ne suis pas du tout persuadée que les Holstein aient la moindre envie de sortir. Je le répète : l’homme a modifié l’espèce pour son propre usage.
Quel est la différence de bien-être animal entre une ferme de 100, 300 ou 500 vaches ? A mon avis, aucune. C’est juste la taille et le nombre des bâtiments qui change. Les vaches sont généralement dans des logettes paillées. Les allées sont des caillebotis en béton sur lesquels elles ont tendance à glisser, je trouve. Pas étonnant qu’il y ait des boiteries à mon avis. Si bémol il doit y avoir, c’est probablement qu’à mille vaches, celles-ci seront sans doute traites trois fois par jour au lieu de deux. Mais il y a déjà des élevages bien plus petits qui le font.
D’ailleurs, quand je vois cette vidéo des opposants au projet, cela confirme ce que je viens d’écrire. Le principe de cet élevage est exactement le même que ce qui existe déjà partout en France : des stabulations, des silos, des fosses à lisier et accessoirement un méthaniseur…
Ce que nos politiques occultent totalement de dire au public, c’est de condamner le principe même de la production de lait : pour qu’une vache donne du lait, il faut qu’elle donne naissance à un veau chaque année. On aura beau mettre la vache sur une aire de 100 m² de paille ou sur un matelas en soie, il n’en restera pas moins qu’on lui prendra son petit à peine né pour donner son lait aux humains. C’est ce principe là qui est particulièrement choquant. Et il a lieu quel que soit le nombre de vaches dans l’élevage : 10, 50, 100, 300 ou 1.000. Quelle que soit la taille de l’élevage, l’exploitation animale est la même.
L’autre point que nos politiques occultent totalement de signaler, c’est que José Bové a beau dire que l’Europe n’a pas besoin de fermes-usines, celle-ci en compte pourtant pléthore. Il suffit d’aller voir Outre-Rhin… Peut-être faudrait-il que le public se demande pourquoi les éleveurs ont de plus en plus de vaches. S’ils ont de plus en plus de vaches, c’est dans un objectif de rentabilité. Parce que l’industrie agro-alimentaire ne donne pas grand chose pour un litre de lait (et de doute façon, collecter des petits volumes de lait ne l’intéresse aucunement). Parce que le consommateur non plus ne veut pas payer grand chose.
Là, ce n’est pas moi qui le dit, mais un éleveur (à 1:05) :
Il faut que le public soit bien conscient que si demain, il n’y a pas de ferme de 500 vaches en France, le lait et ses dérivés (lactosérum, poudre de lait, protéines de lait, caséine, etc.) qui composent les produits industriels achetés dans la grande distribution (de la barre de céréales à la pâte à tartiner ou au plat cuisiné – l’industrie agro-alimentaire en met à peu près partout) pourrait tout bonnement venir d’un autre pays… si d’ailleurs ce n’est déjà pas le cas. Quel moyen avez-vous de vérifier l’origine des composants d’un produit industriel? Les emballages qui le précisent sont l’exception.
Enfin, je n’ai pas entendu un politique condamner les trois produits laitiers par jour préconisé par le Programme National Nutrition Santé (s’il en existe, je suis preneuse 😉 ) et je ne serais pas étonnée si José Bové faisait griller des saucisses sur le chantier de la ferme de la Somme.
Les agriculteurs sont des entrepreneurs. Ils réagissent à la demande du marché. Si demain les consommateurs exigent des produits laitiers issus de l’agriculture biologique qui exige que les vaches aient accès aux pâturages lorsque la météo le permet, alors ils se tourneront massivement vers ce mode de production.
Personnellement, sachant qu’une vache « bio » peut être inséminée, qu’elle est séparée de son petit dès sa naissance, que tous deux finissent dans un abattoir et que je n’ai pas besoin d’avaler du lait de vache pour être en bonne santé, j’ai choisi de ne plus consommer ni produits laitiers ni viande. Si nous consommateurs adoptons une alimentation végétale, nul doute que les agriculteurs français se mettront massivement à mettre sur notre table céréales, lentilles, quinoa(), soja() et autres délices végétariens plutôt que de les donner à leurs animaux.
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La chronologie de la ferme dite des « mille vaches » par Fabrice Nicolino : http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/08/ferme-mille-vaches-detail-projet-248860
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Je reconnais à EELV le mérite d’avoir demandé l’abrogation du décret et de l’arrêté du 30 septembre 2011 qui favorise radicalement l’emploi de produits animaux en restauration scolaire et demandé de favoriser les menus végétariens. Toutefois, leur action me semble bien en deça de ce qu’elle devrait être et par exemple de ce que font les Verts allemands qui ont l’été dernier demandé que les cantines scolaires de toute l’Allemagne offrent des menus végétariens et/ou végétaliens une fois par semaine. Il faut dire que l’Allemagne a sur la France une longueur d’avance notamment sur les fermes de mille vaches mais aussi sur le végétarisme et le végétalisme…
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(*) Il existe déjà des productions de quinoa en Anjou et de soja dans le Sud-Ouest.
A reblogué ceci sur Faut qu'on cause !et a ajouté:
Article très juste à lire absolument ! Il est temps d’ouvrir les yeux sur l’industrie laitière et ses pratiques.
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TRES juste! On vit très bien sans lait de vache ni viande; maintenant, il faut convaincre tant de gens qui ont des bouchons dans les oreilles!!!
Je crois que chacun peut faire beaucoup à son niveau,mais je rencontre de plus en plus de gens qui ne boivent pas de lait. Et j’ai lu que si la consommation de viande stagne depuis longtemps, celle du lait et de ses dérivés n’augmente plus non plus depuis quelques années; or one est plus nombreux, c’est donc sans doute une prise de conscience?!!!
C’est à tes lecteurs de faire le tam-tam pour des articles comme celui-ci.
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des bouchons dans les oreilles et des oeillères. Hélàs, je doute qu’ils tombent souvent sur des blogs vegan et entendent autre chose que le discours des lobbies… Mais tu as raison : le mouvement vers une diminution de la consommation de produits animaux est tout de même là. Continuons d’y croire !
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Évidemment tu as tout dit ! Et tu l’as bien dit ! J’adhère complètement à ton raisonnement, j’aime tes mots.
Je n’ai pas à prouver, ici, combien je suis contre l’exploitation des animaux, tu le sais. J’ai été gênée dans un premier temps, de militer avec L214 au côté de la confédération paysanne. Cependant, il faut constater que les médias se sont intéressés un peu plus à ce combat dès l’entrée en scène de José Bové. Aussi, je relaye dès que j’en ai la possibilité toutes les informations concernant cette ferme-usine, car ces manifestations ont le mérite de porter au grand jour le système de fabrication du lait. Combien de personnes dans mon entourage, oubliant qu’elle est un mammifère, pensaient que la vache donnait du lait toute l’année, comme les poules pondent sans intervention de mâles ! Ces personnes me rétorquaient que traire la vache la soulageait de toute ce lait qui n’était destiné à personne Aussi, grâce aux articles de presse, aux reportages à la TV, elles ont pris conscience que pour produire du lait, la vache devait donner naissance à un petit, et le lait étant destiné à la consommation humaine, le veau était rapidement écarté de sa mère – avec toutes les souffrances pour la mère allaitante et le petit non sevré.
Depuis la médiatisation de ce combat, ces même personnes me comprennent, comprennent mon indignation dès que je vois une purée faite avec du lait de vache alors qu’un lait végétal s’y substituerait à merveille, presque toutes ont réduit leur consommation de lait et de crème, toutes ont acheté depuis du lait végétal « pour essayer ». C’est un 1er pas ! Voilà pourquoi, même si je déplore que l’information ne soit pas complète, je soutiens le combat contre ce projet de ferme dans la Somme. Je suis consciente que si on gagne cette bataille, avec des alliés qu’il faudra par la suite écarter inévitablement, ce ne sera là qu’une étape vers l’abolition totale de toute exploitation des animaux et de la Planète, et vers la pérennité de la race humaine !
À bientôt,
BiZ
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Hé Natalie ! Ton commentaire est splendide ! Et tu as raison aussi : il est certain que la médiatisation de ce combat avec l’entrée en scène de José Bové est susceptible de pousser les gens à se poser des questions et c’est tant mieux. J’avais oublié ce point positif 🙂 Tant mieux si ton entourage ouvre les yeux. Moi, je suis toujours entourée d’irréductibles qui n’ont pas encore réalisé qu’un plaisir gustatif a beaucoup moins de saveur quand on prend conscience de la souffrance qui se cache derrière. Merci d’avoir complété mon article de belle façon.
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Bonjour,
Merci pour cet article et tous les autres que vous prenez la peine d’écrire. Je partage pleinement votre point de vue concernant la souffrance animale. Mon mari et moi consommons aujourd’hui encore de la viande mais en faible quantité et bio dans le cadre d’une AMAP, nous en connaissons donc l’origine et le « traitement » qui nous paraît toujours meilleur que celui d’une viande issue de l’agriculture intensive, même si comme vous le soulignez ça ne change pas tout à la donne.
Je m’interroge bcp ces derniers temps et aimerait avoir votrez avis : j’ai découvert cette façon de voir l’alimentation récemment, qui se base sur les besoins de l’organisme humain : http://regimepaleo.wordpress.com/2012/05/07/manger-paleo-les-5-regles-essentielles/
Ce « régime » remet les protéines animales au centre de l’alimentation de l’homme (hors produits laitiers), sans oublier les légumes en premier lieu, au détriment des légumineuses et céréales qui seraient nocives. Etant donné ce que j’ai pu lire par ailleurs au sujet des glucides, ça me paraît cohérent, mais en revanche complètement inconciliable avec un régime végétarien. Et c’est là que je ne sais plus trop quoi faire…Il y a d’un côté les convictions que l’on peut avoir vis-à-vis du règne animal notamment, et d’un autre côté les besoins du corps humain pour fonctionner au mieux…
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Bonjour Karou,
Merci pour ce commentaire. Je m’intéresse moi aussi au regime paléolitique.
J’ai notamment lu les deux livres suivants :
* l’alimentation crue du Dr. Christian Pauthe – Une application pratique de « l’alimentation ou la troisième médecine » du Dr. Seignalet
* le régime paléolithique de Thierry Souccar
Plusieurs points me semblent évidents et m’apportent beaucoup de bien être :
* la suppression des laitages
* la limitation des sucres et la préférence pour des sucres à index glycémique bas – c’est ce point que j’ai le plus de mal à tenir car je suis friande de gâteaux et chocolat mais mes goûts évoluent petit à petit
* le mode de cuisson
Personnellement, dans ma vie de tous les jours, je fais très attention au mode de cuisson (je cuis essentiellement à la vapeur, aujourd’hui avec un Thermomix autrefois avec une marguerite qui coûtait 10 €). J’essaie d’incorporer au maximum des graines et céréales germées dans mon alimentation, essentiellement sous forme de salade et de « tapenades ». J’essaie de manger un maximum de verdure (pas toujours facile) sous forme de soupes (le plus facile), de salades, de smoothie ou en ajoutant de la poudre (spiruline, différents mélanges, orge) dans un grand verre d’eau le matin (au début, ça rebute mais petit à petit, c’est presque addictif).
En ce qui concerne les céréales, le bouquin de Christian Pauthe incrimine surtout le blé et le maïs. Thierry Souccar condamne le raffinage des céréales et les accuse de contenir trop d’oméga 6 au détriment des oméga 3. Il condamne les recommandations officielles qui laissent la part belle au pain (très blanc en France) et aux patates.
Le blé et le maïs sont les céréales qui ont le plus été « trafiquées » par l’homme. Dans des objectifs de rendement, les variétés ont énormément évolué depuis le néolithique et encore plus au cours de dernières années. Certains pensent que notre corps ne serait pas adapté à ces bouleversements.
Personnellement, je ne mange plus de céréales très raffinées. Je fais mon pain et mes gâteaux avec de la farine complète ou semi-complète. Je mange du riz complet ou semi-complet et des légumineuses que je fais cuire après les avoir laissées tremper au moins une nuit.
En ce qui concerne la question de la viande, je ne connaissais pas ce site aux illustrations sympatiques. Toutefois, il dit quelques bourdes sur la viande ici. Je cite :
Ce que nous apporte la consommation des animaux, au niveau macro, ce sont d’une part des protéines animales et d’autres part des lipides (les aliments d’origine animal comporte très peu de glucides). Ils ont donc, de façon général, un effet limité sur l’élévation du taux de sucre sanguin, et donc de la production d’insuline, à l’origine du stockage des graisses dans les cellules adipeuses. L’une des particularité des protéines animales est qu’elles sont de bien meilleure « qualité » que les protéines végétales, en particulier, chaque protéine est composé d’un certain nombre d’acides aminés (l’élément constitutif d’une protéine). Un certain nombre de ces acides aminés sont dits essentiels, c’est à dire qu’ils ne peuvent être apporté que par l’alimentation. Or, les protéines animales contiennent l’ensemble de ces acides aminés essentiels. En consommant de façon quotidienne des protéines animales, on est sûr de ne pas avoir de carence en acides aminés essentiels.
Il est exact que les protéines animales contiennent l’ensemble des acides aminés essentiels. Les produits végétaux contiennent elles-aussi des acides aminés essentiels mais si on mange un seul produit végétal, on n’aura pas effectivement l’ensemble des acides aminés essentiels. Par contre, dès lors qu’on mange des carottes et des cacahuètes, on les acquière toutes. France Moore Lapple et son livre « Diet for a small planet » sont à l’origine de la théorie selon laquelle il faut manger au cours d’un même repas une céréale et une légumineuse par exemple pour pouvoir acquérir l’ensemble des acides aminés. Dans la dernière édition de son ouvrage, elle revient sur ce point en déclarant que les obtenir au cours d’une même journée serait suffisant. En fait, je tiens cette histoire de protéines pour une vaste fumisterie. J’ai lu dans un article récent que la carence en protéines est dans nos sociétés modernes extrêmement improbable (pour ceux qui ont un accès à la nourriture des sociétés occidentales bien entendu). La carence en vitamines est certainement plus problématique et quel autre régime que le végétar(l)ien est-il le mieux à même d’y remédier ? Mais bien sûr un régime végétarien qui se baserait sur des produits raffinés, des patates et des barres mars agrémentés de rares fruits et légumes de supermarchés serait une aberration.
Autre point en faveur des protéines végétales, confirmées notamment par les sportifs : les protéines animales sont des chaînes d’acides aminées. Pour assimiler les acides aminés, le corps humain doit d’abord les dissocier, ce qui complique la digestion tandis qu’il assimile directement les acides aminés des végétaux.
Par ailleurs, certains végétaux contiennent eux-aussi l’ensemble des acides aminés essentiels : la viande n’a pas ce monopole. Le soja, le quinoa et le chanvre apportent l’ensemble des acides aminés essentiels. Personnellement, je suis une grande consommatrice de graines et d’huile de chanvre. L’huile de chanvre est très riche en oméga 3. Mes enfants en raffolent. Je sais que certaines personnes utilisent la farine de chanvre pour booster leurs apports en protéines.
Une seule vitamine se trouve dans les produits animaux et non dans les végétaux : la vitamine B12. Quoi que cette hypothèse soit elle aussi controversée, je préfère me supplémenter en vitamine B12 (on la trouve en pharmacie et sur internet).
Je salue ta démarche de limiter ta consommation de viande et de privilégier sa qualité. Ce fut aussi ma démarche avant d’arrêter d’en consommer. J’aime l’idée selon laquelle si l’ensemble de la population divisait sa consommation de viande par deux, cela équivaudrait à la moitié de la population qui deviendrait végétarienne. Ne te mets pas la pression, prends ton temps et cela viendra tout seul. Tu peux être fière de ce que tu accomplis déjà.
PS. Sur la page du site paléo que tu as indiqué, j’aime le commentaire laissé dont la réponse va de soi :
Je viens d’acheter un gros jambon de 6kg avec l’os, en ingrédients c’est : jambon de porc et sel.
C’est devenu mon moyen de grignoter paleo … maid j’ai in doute sur la saineté de la chose !
Je vais moi aussi poster un commentaire 😉
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Une autre remarque sur les animaux et le régime paléo :
Lanimaux d’élevage d’aujourd’hui n’ont pas grand chose à voir avec les animaux sauvages que mangeaient nos ancêtres du paléolithique. Quand les oiseaux mangeaient par exemple des vers riches en oméga 3, ils mangent aujourd’hui du soja et du maïs et présentent un ratio oméga 6/oméga3 en faveur des oméga 6.
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Bonjour !
Je n’avais pas pris le temps de répondre à votre réponse et je suis scotchée de voir que notre échange date déjà de février…!!! Très tardivement, je tiens qd même à vous remercier vivement pour ce long argumentaire qui répondait à mes questionnements.
Les mois ont passé, j’ai poursuivi mes lectures, mon cheminement à suivi son cours…et je viens de commander mon 1er livre sur la cuisine végé ! Celui de Garance Leureux.
Je tiens le bon bout !
En fait pour les produits laitiers le virage est déjà pris, y compris pour ma fille de 2 ans pour qui j’ai remplacé les 270 ml de lait de vache quotidiens par du lait de riz, lait d’amandes, soja etc. (j’ai cependant du mal à lui retirer son yaourt quotidien…j’alterne encore entre lait de vache, de chèvre et de brebis, je ne sais pas vraiment par quoi le remplacer…yaourt au lait de soja ??).
Une question : vous ne devez donc pas être d’accord avec Thierry Souccar sur toute la partie « éloge des protéines animales » ; évoque-t-il leurs effets néfastes sur le corps humain ou sont-ils passés sous silence ? Et a contrario, évoque-t-il l’effet néfaste des céréales ?
Merci.
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Bonjour Karou,
Je suis ravie de lire que vous avez progressé sur le chemin du végétarisme. J’ai deux enfants de 3 et 5 ans. Je l’ai ai allaité chacun deux ans et je ne leur donne jamais de produits laitiers (par contre il est vrai qu’ils en mangent à la cantine ou chez la nounou). Comme mes enfants aiment bien la texture yahourt, j’achète de temps à autre des yahourt au lait de soja. En magasin bio, on trouve aussi des desserts au lait de riz et même récemment chanvre. Mais cette consommation de produits « laitiers » ou assimilés « laitiers » n’est pas une nécessité. Suivant ce que nous avons mangé au repas, je propose comme dessert un biscuit, un fruit, un fruit sec, un carré de chocolat (je suis une terrible gourmande mais j’essaie de limiter la consommation de produits sucrés). Je n’ai pas en tête la position de Thierry Souccar sur les protéines animales autre que celles du lait. Mais je pense que la carence en protéines est un leurre dans nos sociétés d’abondance. Si les protéines animales étaient si indispensables, je ne serais pas capable de courir des semi-marathons. Je crois même justement que ne pas en consommer « m’allège » et me permet de participer à ces courses sans même m’entraîner. Le rapport Campbell, un ouvrage discutable sur certains points, fait l’éloge des protéines végétales sur les protéines animales. Ceci est un ouvrage parmi d’autres…
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Pingback: Bentô végétariens de fin février | Végébon
Merci pour ton article 🙂
Il sonne comme un rappel que dans notre société, les animaux dans l’élevage et l’agriculture sont mieux des outils utiles dont il faut prendre soin, au pire… des machines pas toujours bien huilées dont on peut faire ce que l’on veut.
D’ailleurs, même si les veaux et les vaches ne finissaient pas à l’abattoir et n’habitaient pas des fermes-usines, les exploiter et décider de leurs conditions de vie n’est pas juste pour moi. D’autant que comme tu l’as rappelé, nous avons besoin ni de leur lait, ni de leur chair…
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Merci Mlle Pigut de ta visite et de ton commentaire. Il me donne l’occasion d’ajouter une précision que j’ai omise : dans les élevages de cent vaches et plus que j’ai pu visiter, les vaches sont franchement bien traitées : litières nickel, notamment, elles sont chouchoutées. Bien traitées, mais traites, bien entendu ! Ceci dit, je me demande si elles n’évoluent pas dans des conditions presque plus agréables que les élevages de petite taille, que je connais presque moins bien maintenant, ceci étant dit. Je suppose que la mécanisation (systèmes de raclage, préparation de la nourriture, etc.) ne permet pas d’obtenir de meilleures conditions d’hygiène que lorsque tout est/était fait à la main.
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Merci pour cet article si parlant !
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brillante démonstration merci mais…conclusion : je signe ou ne signe pas la petition contre cette ferme puisqu’elle est comme les autres ??
L’Allemagne serait un exemple? ils ne sont pourtant pas à une contradiction près : en Allemagne est permis l’activité sexuelle avec les animaux! (interdisant cependant la promotion de la pornographie zoophile). Juridiquement le sexe avec des animaux n’y est pas interdit. (comme en belgique, au danemark, en finlande, en suède, en hongrie…) Pour moi, aucun argument pour quelque utilisation d’un être vivant et sensible, bien traités ou mal traités dans ces fermes d’exploitation, n’est recevable, ces animaux sont des esclaves prisonniers et brimés, et c’est inacceptable.
Si on attend qu’assez de personnes réclament des légumes au lieu de viandes et lait, alors que ces personnes sont abruties par les medias 7/7 leur ventant les mérites de cette alimentation, nos chers scientifiques, specialiste nutritionistes et médecins en tête, on est pas près de faire cesser tout ça.
Demandons des lois, créons des collectifs citoyens pour le droit des animaux en esperant (j’ai presqu’envie de dire en rêvant) que ces pourris de députés européens feront leur boulot : nous écouter et voter les lois demandées par le peuple serait une solution.
Bien que notre plus grand pouvoir est dans nos choix de consommation…mais n’est-il pas déjà trop tard? bientôt nous n’aurons (nous la petite minorité de végés) même plus ce choix, le traité transatlantique va nous en mettre plein la gueule, traitements à donf, ogm, gaz de shistes et plus que jamais des animaux sacrifiés et des hommes aussi ….rien ne les arrêtera plus….que la super gamelle qu’on va tous se prendre bien avant le troisième millénaire.
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Merci pour ton commentaire.
Je suis complètement d’accord que nous avons le pouvoir de notre consommation : c’est le but de mon article !
Je suis consciente aussi du fait que la population ne deviendra pas végétarienne à court terme. Par contre, une réduction significative de la consommation de produits animaux est envisageable. Je suis convaincue que le mouvement est en marche ! N’oublions pas que si l’ensemble de la population diminue sa consommation de viande de moitié, c’est comme si 50% devenaient végétariens.
Je suis aussi d’accord avec toi sur nos politiques : c’était l’autre objet de mon article car leurs positions me font halluciner de démagogie.
En ce qui concerne la pétition contre cette ferme, j’approuve complètement les arguments de L214 :
http://www.l214.com/mille-vaches/pourquoi-s-opposer
Par contre, j’aime moins les arguments de la pétition, si c’est de celle-ci dont tu veux parler :
http://www.1000vaches-nonmerci.fr/
Cette ferme-usine est à l’élevage ce que le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes est à la mobilité durable… un non sens !
=> d’accord
Associé à un méthaniseur, cet élevage laitier géant repose sur :
Un univers concentrationnaire où la souffrance animale est banalisée ;
=> pas plus que dans un élevage de 100 vaches mais d’accord, ce n’est pas une raison pour accepter
Un système agricole où l’éleveur n’est plus qu’un exécutant à la merci d’investisseurs cyniques
=> pas plus que dans un élevage de 100 vaches lié à une coopérative à mon avis. Mais d’accord : ce n’est pas une raison pour accepter.
Une pollution de l’environnement et de l’eau engendrée par le rejet de lisiers
=> plutôt pas d’accord. L’épandage de lisiers est devenu assez drastique et réglementé. Pour épandre une telle quantité, le promoteur doit disposer de beaucoup de terres ou avoir trouvé d’autres agriculteurs pour épandre sa merde (pardon). N’oublions pas que les lisiers sont aussi un fertilisant (c’est d’ailleurs quelque chose qui me répugne en tant que végane).
Un déni de démocratie où les riverains sont fermement invités à accepter ce projet ou déménager.
=> là, je ne suis pas au courant. Normalement, il y a dû y avoir une enquête publique mais j’ai cru lire qu’il y aurait eu des magouilles…
Parce qu’un autre modèle agricole est possible, le projet de ferme-usine de Drucat dit des 1000 vaches doit être abandonné : Nous exigeons l’arrêt immédiat des travaux.
=> j’aurais aimé qu’ils détaillent le modèle agricole qu’ils proposent…
C’est la première fois que je lisais la pétition. Vu comme ça, il semble que je peux signer. Je vais laisser passer la nuit avant de décider…
Mais je reste convaincue que notre meilleur outil de pression, plutôt qu’une pétition, reste notre mode de (non)consommation
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Bonjour,
j’ai re-blogué ton bel article ici : http://initiatives-alternatives.revolublog.com/feu-la-ferme-des-1000-vaches-a107350920
Je partage tes observations, à ceci près que comme l’a dit Siri, je pense que, comme pour bien d’autres choses, beaucoup de gens sont tellement conditionnés aux produits animaux qu’il ne leur viendrait même pas à l’esprit de se demander s’ils voudraient changer leur alimentation, même rien qu’un chouilla … pour moi, il faut que la sensibilisation vienne d’un peu partout : des gens qui parlent à leurs proches, des groupes de citoyens qui interpellent les élus mais aussi les passants lors d’évènements-animations, des élus qui prennent des mesures allant en ce sens, des médias et des profs (eh oui les enfants sont l’avenir et beaucoup écoutent leurs profs un tant soit peu !) qui se mettent à en parler …
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Merci Alterracteur pour ton commentaires. J’en profite pour dire que finalement, je n’ai pas signé la pétition contre la ferme des 1.000 vaches. Pour moi, le combat ne se situe pas là. Il réside dans nos modes de consommation. Et c’est là que mon point de vue rejoint le tien : c’est à nous de sensibiliser. Notre comportement est la meilleure publicité et la plus facile : sans rien faire, petit à petit, les gens perçoivent nos modes de vie et s’interroge. Ainsi ma belle-mère et ma mère ne consomment plus de lait, ma fille dit à tel ou tel qu’elle n’aime pas le lait de vache et que nous ne mangeons pas de viande. Doucement, les idées font leur chemin. Bientôt, il sera banal d’être végétarien et de ne pas boire de lait. Nombre d’agriculteurs savent que ce mouvement est en marche. Et bien sur, toute action pour accélérer le mouvement est bienvenu. Ouvrir ce blog était pour moi un moyen de partager mes expériences avec le plus grand nombre.
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