Plus de 16.000 litres !

Je me tenais, estomaquée, devant ce panneau affichant la production d’une vache de la race Prim’Holstein pendant sa dernière lactation. Si j’avais eu un troisième œil pour me voir de l’extérieur, je suppose que je me serais décrite comme « bouche bée » et « les bras ballants ». Car « les bras m’en tombaient ». Comme je vous l’ai dit dans mon précédent article sur la vache Prim’Holstein, je savais que le « rendement » de ces animaux se situe autour de 8.000 litres et que des quantités de 11.000 litres par an sont possibles. N’oublions pas qu’avant guerre, la quantité moyenne « produite » par une vache était de l’ordre de 2.000 litres. Mais j’avais devant moi un animal qui en avait « produit » 50% de plus que les 11.000 que je tenais comme un maximum ! 16.685 litres en 305 jours ! Quelqu’un à côté de moi s’exclama : « Je ne savais même pas que c’était possible ! »

Descartes considérait les animaux comme des machines. De fait, c’est le triste sort des vaches comme celle que j’avais devant moi. Car si j’ai mis « produire » entre guillemet, tout le monde n’y met pas tant de gants. Pour certains, ces animaux sont des outils de production.

Qu’est-ce qui pousse l’Homme à des telles manipulations ? La course aux records ? La course à la productivité ? La course au profit ? Être un producteur étranglé par sa laiterie ? Notre demande incessante pour des produits mis en avant par le marketing et supposé être l’image de la modernité ?

La modernité, pour moi, ce n’est pas s’enfiler un yahourt ayant de prétendues vertus cosmétiques ou non. La modernité, c’est aussi savoir d’où provient notre nourriture, savoir en mesurer les impacts et respecter la Terre qui nous la fournit.